Diptyque

Après avoir présenté, l’an dernier, un court-métrage sur un homme qui n’avait jamais su vivre l’instant présent (Moi aussi, j’ai rêvé, à retrouver dans les archives 2022), Nicolas Klein et Mathias Urbano déclinent une nouvelle fois, dans Diptyque, le thème de la fuite du temps. Appliqué à la “métamorphose”, le sujet les amène à s’intéresser aux transformations et aux destructions de nos mondes, à diverses échelles. Déboires, la première partie, illustre ainsi en un seul plan, l’effondrement d’une vie, tandis que le second volet, Sens, s’interroge sur l’avenir et la possible contraction (“Big Crunch”) de notre espace-temps tout entier.

Amis depuis le collège, les deux réalisateurs nourrissent une passion commune pour le cinéma, notamment de Christopher Nolan. Dans leurs films à quatre mains cohabitent bien souvent leurs univers respectifs ; Nicolas ayant pour ambition de devenir monteur vidéo, et Mathias poursuivant un doctorat en astrophysique. On retrouve ainsi, dans Déboires, l’intérêt du premier pour l’esthétique visuelle et les drames intimistes, et dans Sens – à la fois “sens” de la vie et direction temporelle –, les interrogations métaphysiques du second. Deux approches a priori très différentes, mais ici, brillamment mises en relation.