L'absence

Si elle avait laissé de côté la BD durant ses deux ans de Beaux-Arts à Lorient, Sarah Ménard s’y est replongée depuis son entrée à la HEAR, en parcours Illustration, avec notamment des projets articulés autour de la parodie de western féministe. En relatant l’événement marquant que fut la disparition, pendant plusieurs semaines, de son chat, L’Absence explore cette fois-ci la thématique du sentiment d’abandon et de rejet. Une blessure qui, par ses parallèles métaphoriques à la relation amoureuse – gestes tendres, souvenirs… – laisse en réalité entrevoir un manque plus profond.

Assimilée à une déception amoureuse, vécue à la même période, la fugue de l’animal de compagnie est ici dessinée du point de vue de la jeune femme. Faite de grands aplats de noirs à l’encre de Chine, l’œuvre illustre son récit par des autoportraits et des détails corporels en plans rapprochés, entourés d’enluminures végétales. Un parti pris artistique inspiré de la minutie des tableaux religieux et des mouvements naturalistes, comme l’art nouveau ou le préraphaélisme – la célèbre Ophélie de John Everett Millais –, et qui tend à nous emmener au plus près des émotions.