Mon voisin

Plus qu’une histoire, Mon Voisin est avant tout une succession de tableaux et d’ambiances. Aussi bien inspirées de cadrages picturaux que de plans cinématographiques – l’absurde étrangeté des frères Coen en tête –, ces cases entièrement réalisées aux crayons de couleurs sont, chose plutôt inattendue pour une bande dessinée, dépourvues de personnages et de bulles de dialogues. Seuls subsistent, tels des natures mortes, les objets utilisés par les protagonistes – un verre en équilibre, une cigarette encore fumante… –, uniques témoins de leur passage.

Inscrit en 4ème année d’Illustration à la HEAR de Strasbourg, Antton Ospitaletche se dit notamment influencé par les silencieux paysages de Maïté Grandjouan (Fantasma) ou de Lisa Mouchet (Le Mystère de la Maison Brume). Ici, c’est entre les « lignes » des sous-titres et d’une corde à linge, fil conducteur de la narration, que se dessine un sombre récit, fait de voyeurisme et de non-dits… Que peut-il enterrer en plein milieu de la nuit ? Est-ce bien réel ou de l’ordre du fantasme ? Liberté est laissée au lecteur de se faire son propre avis…