Wake up, Néo...
Après avoir mis un temps de côté la photographie, Annabelle Desbruères retourne aujourd’hui, avec Wake up, Néo, à ses premières amoures. Touchée par les diverses crises secouant actuellement le monde, elle ouvre à travers ce projet une réflexion sur la déconnexion du rêve à l’occidentale, vis-à-vis du réel. Une dualité et une préoccupation symbolisées par l’ombre menaçante de ce personnage à contre-jour, se découpant dans un halo de lumière verte émeraude.
Étudiante en section Design d’objet à la HEAR, Annabelle fait cette année son entrée en Master. À l’aide d’un objectif grand angle, la jeune artiste s’attache habituellement à immortaliser des scènes de vie, impliquant plusieurs sujets. Moins intéressée par les portraits conventionnels, elle photographie ici son modèle en une inquiétante contre-plongée, dans un décor digne d’un manoir hanté. Juxtaposant l’imagerie de la littérature gothique à celle, plus contemporaine, de la saga Matrix, le cliché nous invite ainsi à “rêver les yeux ouverts”. Autrement dit, à reconnecter nos désirs à la réalité. Une prise de conscience dénuée de fatalisme, pour ne plus avoir à choisir entre pilule bleue et pilule rouge…