Affaire de poète

Des pieds qui s’envolent ou une langue qui subitement s’enflamme. L’étrange personnage imaginé par Elias consulte généralistes et psychiatres pour tenter de guérir de cette « pathologie » qui, au quotidien, l’embarrasse. Comment, en effet, être un citoyen et employé modèle lorsque l’on a un tel handicap ? Lui qui n’y connaît rien ferait sans doute mieux d’écouter l’avis des médecins ! À moins que…

Elias Levi Toledo a quitté le Mexique pour venir poursuivre ses études en France, où il vient de terminer un M2 en Littérature française, générale et comparée. Amoureux des vers et des mots, c’est d’abord à travers sa paronomase avec le terme “métaphore” que l’écrivain s’est intéressé au thème de la métamorphose. Socle de la poésie, ce procédé littéraire fournit, ici, une grille de lecture quant aux absurdes transformations du narrateur. Transposition d’une nouvelle sur la téléportation, l’œuvre questionne ainsi l’incapacité, en tant qu’artiste et personne sensible, à exister dans un monde nous étant inadapté. Dans un geste politique, Elias revendique finalement son refus des injonctions à la productivité et, tel un Michaux ou Francis Ponge – sujet de son mémoire –, son droit à s’émerveiller des petites choses.

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